Voyages

En première neuchâteloise |
de Emmanuel Finkiel |
Avec Shulamit Adar, Liliane Rover, Esther Gorintin, Nathan Cogan, etc.

Il faut absolument découvrir «Voyages», premier long-métrage de fiction du cinéaste français Emmanuel Finkiel. Composé en triptyque, ce film superbe dégage une mélancolie paradoxale, étrangement radieuse (et contagieuse), même s’il témoigne d’une impossible réconciliation entre les morts et les vivants. Proposé en trois volets apparemment distincts (mais rien n’est moins sûr), «Voyages» s’attache aux pas obstinés de trois femmes plutôt âgées. A travers elles, le cinéaste fait revenir par bribes tenaces tout le passé des Juifs ashkénazes confrontés à la réalité (indubitable) de la «solution finale» et à son devoir de survie absurde pour ceux ou celles qui en ont réchappé. Riwka voyage en groupe du cimetière du ghetto de Varsovie au camp d’Auschwitz, au gré d’un voyage organisé des plus singuliers. L’existence de Régine, qui vit à Paris et dont les parents sont sans doute morts en déportation, est troublée par un coup de téléphone impromptu; peu après un homme qui prétend être son père fait son apparition. Enfin, Vera, russe émigrée à Tel-Aviv, cherche, en vain, une trop lointaine cousine… Ancien assistant de Kieslowski, Finkiel noue et dénoue ces trois destins avec, à la clef, un hymne à la vie, malgré tout.
France, 1999, couleur, 1h55, programme n°118