Vortex

La séquence d’ouverture de «Vortex» voit un couple d’octogénaires parisiens prendre un apéro sur la terrasse ensoleillée de leur appartement où règne un désordre pittoresque, engendré par des années de vie commune. Les deux sont réunis dans le même plan, échangeant des regards encore amoureux. Lui est critique de cinéma et s’efforce de terminer un livre sur les rêves dans le septième art. Elle fut autrefois psychiatre et a conservé le privilège de faire ses propres ordonnances. A la séquence suivante, tout bascule! L’on comprend que la femme souffre de la maladie d’Alzheimer qui, peu à peu, va métamorphoser la vie quotidienne du couple en cauchemar…
Partant, le cinéaste Gaspar Noé prend une décision d’une audace formelle sidérante, en recourant jusqu’à la fin de son film au split screen qui partage l’écran en deux images. C’est là sa manière, radicale, de traduire la cassure irréparable du couple. Elle et lui évoluant dans des univers mentaux désormais irréconciliables… Joué par une actrice et un acteur inouï·es , Françoise Lebrun et le réalisateur Dario Argento (maître du cinéma d’horreur), «Vortex» nous entraîne dans un labyrinthe dont personne ne sortira indemne.
de Gaspar Noé
France, 2021, 2h15