Le Bonheur d’Emma
Première mondiale en présence du réalisateur et des acteurs
de Sven Taddicken
avec Jördis Tribel, Jürgen Vogel, Hinnerk Schönemann, etc.
Depuis une bonne dizaine d’années, une nouvelle génération de cinéastes fait subir au cinéma allemand une véritable cure de jouvence. Les films des Christian Schmid, Marc Rothemund et autre Sandra Nettelbeck peinent hélas à gagner nos écrans, raison de plus de découvrir «Emmas Glück» dont le succès en Allemagne a heureusement rendu possible la distribution internationale… Emma (Jördis Tribel) vit seule, criblée de dettes, vaquant dans une vieille ferme ayant appartenu à sa famille. Elle élève en solitaire des cochons qu’elle égorge en leur susurrant des mots tendres. Employé chez un concessionnaire automobile, Max (Jürgen Vogel) apprend qu’il est atteint d’un cancer incurable du pancréas. Après avoir volé la caisse de son patron, il rompt les ponts pour partir à Mexico. Voyageant de nuit, le voilà qui s’écrase au volant de sa Jaguar (volée) dans l’une des «murailles» du royaume cul-terreux d’Emma. Cette dernière prend son apparition pour un don du ciel et s’emploie à garder Max sous son toit, décidée à gérer son pactole bien mal acquis. Soigné et réconforté, l’homme providentiel se laissera faire…
Adapté du roman de Claudia Schreiber «Les Amis d’Emma», le deuxième long-métrage du jeune réalisateur Sven Taddicken décrit une montée improbable du bonheur, qu’il fait accepter de haute lutte au spectateur en faisant pleuvoir sur la porcherie de son héroïne une pluie d’eau de rose à l’effet mystérieusement irrésistible… A l’agonie, Max ressuscite temporairement sous l’influence bénéfique de la fermière. Très rurale, cette «love story» constitue en fait un avatar décalé et parodique du «Heimatfilm» qui, dans les années cinquante, contribua, non sans efficacité, à faire oublier aux Allemands un passé déshonorant, en exaltant l’esprit éternel du terroir!
EMMAS GLÜCK, Allemagne, 2006, couleur, 1h34, programme n°149