Hiroshima mon amour
de Alain Resnais |
avec Emmanuelle Riva, Eiji Okada, Bernard Fresson, Stella Dassas, Pierre Barbaud, etc.
«Avec Hiroshima mon amour, un certain cinéma vient de se clore», écrit un critique nommé Jean-Luc Godard dans Les Cahiers du Cinéma pour saluer la sortie du premier long métrage d’Alain Resnais (né en 1922). Avec le recul, nous ne pouvons que lui donner raison: à l’évidence, «Hiroshima mon amour» a ouvert une brèche inouïe où, par la suite, s’est engouffré tout le cinéma moderne. Quatorze ans après la bombe d’Hiroshima, une Française marquée dans sa chair par l’épuration (à Nevers) et un Japonais qui a survécu à l’«expérience» nucléaire tentent à postériori de conjurer par leur union cet instant où l’humanité a pu être capable de se nier elle-même. Trois ans après le documentaire «Nuit et Brouillard», Resnais se saisit des phrases admirables de Marguerite Duras (composées pour la circonstance) pour créer des rapports inédits entre les sons et les images; ce faisant, l’auteur de «On connaît la chanson» (1997) invente une nouvelle «manière de raconter» qui efface la frontière classique séparant documentaire et fiction; instaurant une Poétique du Temps dont le but était (et est toujours) de nous empêcher d’oublier l’«inoubliable»!
France, 1959, noir et blanc, 1h31; programme n°80
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