Danton
A voir mercredi 19 octobre 2016 à 20h50 sur Arte |
Andrej Wajda, à 65 ans, est considéré comme le «père» du cinéma polonais d’aujourd’hui; un cinéma dont il assume moins une paternité stylistique que la responsabilité politique et morale. Dès la fin de sa formation à l’école de Cinéma de Lodz en 1952, Wajda a signé plus d’une vingtaine de longs métrages, des films pour la télévision et plusieurs mises en scène de théâtre, traversant tant bien que mal toutes les crises et les soubresauts de l’histoire de la Pologne d’après-guerre. Certains disent, en Pologne, que «Dieu a créé le monde pour que Wajda puisse le filmer»… quand bien même cette phrase puisse prendre un sens ironique, Wajda s’est bien fait le cinéaste de la réalité polonaise, une réalité qu’il a su capter avec une grande pertinence. S’il incarne aujourd’hui le «cinéaste officiel» de Solidarité, c’est sans doute qu’il a saisi avec une étonnante rapidité la valeur et les éclats de ce mouvement dans «L’Homme de fer», où il mêlait la fiction (comme une suite de «L’Homme de marbre», réalisé en 1976) avec le document pris sur le vif (à Gdansk, en 1980).
Cet engagement aux côtés de Solidarité le poussera à démissionner, en 1983, de son poste de président de l’Union des cinéastes polonais. Wajda ira travailler quelque temps en France où il tournera «Danton», dans lequel les accents de la Révolution française font résonner de nombreux échos de la réalité polonaise. Car Wajda, que ce soit dans l’actualité — dans l’urgence — ou dans l’Histoire, n’a jamais cessé de filmer l’état de la Pologne, croisant le récit générique d’un peuple avec celui d’un individu et révélant les mécanismes universels de la politique.
En 1793, la Révolution a pris une bien mauvaise tournure. Inquiet, Danton sort de sa retraite pour retourner à Paris et dénoncer la Terreur, qui mine la France de l’intérieur comme de l’extérieur, quitte à tenir tête à Robespierre, son ancien camarade de lutte…
de Andrzej Wajda
Pologne / France / Allemagne de l’Ouest, 1982, 2h15